@Andrew Cavanna

Dans mon rôle d'assistant de la procureure, ma mission principale est de l'aider à mettre les criminels derrière les barreaux. Pour atteindre cet objectif, il est impératif pour moi de rester attentif au moindre détail. C'est un travail qui nécessite une capacité d'analyse et d'observation du détail extrêmement précise et aiguisée. Le défi est de trouver ce grain de sable, cette petite pièce du puzzle qui peut faire toute la différence dans le déroulement d'une affaire. Cela n'est pas toujours aisé, il faut creuser profondément, et parfois, ne pas craindre de se salir les mains. Cependant, les récompenses de ce travail sont incommensurables. Le sentiment de satisfaction que l'on ressent lorsqu'on voit l'expression décontenancée, voire de la colère, sur le visage de ces criminels au moment où ils sont pris au piège et que la sentence tombe est inestimable. Ce sont ces moments qui rendent tout l'effort et le dévouement envers mon travail incroyablement satisfaisant.

Il est tard, la nuit s'est déjà installée sur la ville de San Diego depuis plusieurs heures, enveloppant la cité d'un manteau sombre. Je suis seul, installé derrière le bureau imposant de Taylor, perdu dans mes pensées. Les ombres jouent sur le bois massif du bureau, reflétant les moments passés. Depuis cette soirée où nous avons, elle et moi, succombé à l’envie dévorante qui nous poussait l'un vers l'autre, l’ambiance est devenue plus tendue, plus épaisse qu'elle ne le devrait. On a franchi une frontière, on a dépassé les limites qui nous avaient été imposées, mais je n’arrive pas à me convaincre que cet instant de passion dévorante était une erreur. Chaque fibre de mon être se révolte contre cette idée, affirmant que ce qu'il s'est passé était non seulement inévitable, mais aussi nécessaire.

C'est le son distinctif de pas résonnant dans le long couloir, comme une douce mélodie, qui m'arrache à mes pensées profondes et introspectives. Je suis tiré de mon immersion dans un monde de réflexion, revenant à la réalité tangible qui m'entoure. Ma tête se lève automatiquement, attirée par l'origine du bruit. C'est alors qu'une rouquine à la silhouette délicieusement sculptée fait son entrée dans le bureau, sa présence remplissant immédiatement l'espace. Mae Brown, une apparition ravissante. Mon visage, auparavant perdu dans les pensées, s'éclaire d’un sourire franc et sincère en la voyant approcher. Je me lève et viens à sa rencontre, inspirant le parfum enivrant qu’elle dégage.

« Bonsoir Maé. Oh, et moi qui pensais que tu venais exprès pour me voir. »

Le sourire qui étire mes lèvres en ce moment est espiègle, plein d'une malice amusée. Je la taquine, je joue avec elle, je prends un malin plaisir à la titiller. Elle aborde alors le sujet de sa visite avec un sérieux indéniable : L'affaire Melrose. Cette affaire, qui nous occupe depuis des semaines, est une énigme complexe et déroutante. Taylor et moi, nous avions, depuis le début, l'intuition que la mort de cet homme n'était pas accidentelle, qu'il y avait quelque chose de sinistrement prémédité dans tout cela. Cependant, nous manquions encore de preuves solides, d'éléments tangibles qui pourraient nous aider à coincer l'assassin et à lui faire payer son crime. Je reprends mon sérieux, buvant ses paroles avec la plus grande attention.

« Taylor n’est pas là ce soir, tu devras te contenter de moi. »

Je lui adresse un clin d’œil complice, mes iris demeurent plongés dans les siens. Elle est si proche de moi que je peux sentir son odeur envoûtante. Je ne peux réprimer un sourire charmeur lorsque ses lèvres douces et chaudes se déposent sur ma joue rugueuse d’une barbe naissante.

« Je t’en prie Maé, je t'écoute. Tu as toute mon attention. »

Mes paroles, je le sais, peuvent être perçues de différentes manières, interprétées selon les émotions et les prédispositions de celui qui les reçoit. Oui, j'en suis pleinement consciente. Elle l'est aussi, assez intelligente pour être consciente de ce petit jeu de charme qui commence à se tramer entre nous. Elle s’y prête tout autant que moi, ou du moins, c’est l'impression que j'ai. Peut-être est-ce une simple illusion.

Lorsqu'elle se hisse pour s’assoir sur le bureau, je suis là. Je m’avance, franchissant cet espace invisible qui sépare nos deux êtres. Je suis assez proche pour que mon corps effleure sensiblement le sien, créant cette tension électrique qui ne peut être niée, mais pas assez pour que le “contact” puisse être clairement perçu comme une approche directe. C'est une danse délicate, une manœuvre soigneusement calculée pour maintenir un équilibre entre l'intimité et la distance.

« Qu’est-ce qu’on ferait sans ton esprit brillant Maé. Rien ne t’échappe et c’est toujours un réel plaisir de travailler avec toi. »  

Outre le fait qu’elle soit absolument délicieuse à regarder, elle est dotée d’un esprit brillant. Une femme attirante à bien des égards.

La présence de Maé dans une pièce dégage une fragrance de séduction indéniablement délectable, qui flotte dans l'air et hypnotise tous ceux qui se trouvent à proximité. Bien que rien de concret ne se soit jamais passé entre nous, cela ne nous a jamais empêché de flirter, de jouer de nos charmes respectifs et de nous taquiner chaque fois que nous en avons l'occasion. Maé est une femme magnifique, dotée d'une intelligence aiguë qui ajoute à son attrait irrésistible. Elle est ce genre de femme qui attire inévitablement l'attention par son charme et son esprit. Malgré l'intensité de notre jeu de séduction, nous avons toujours su garder notre relation dans les limites du respect et de l'acceptable. Nous nous sommes toujours contentés d'un simple petit jeu de drague, une danse de séduction délicate et pourtant très tentante. Néanmoins, je ne peux pas nier que l'envie d'aller plus loin ne m'a jamais manqué. C'est un désir silencieux que je n’ai jamais laissé exprimer.

Je suis on ne peut plus sérieux lorsque je lui demande, avec une curiosité presque insatiable, de m’expliquer en détail ce qu’elle a découvert. Ce détail, ce fragment minuscule d'information qu’elle nous présente avec une telle précaution sur un plateau d’argent, pourrait bien être d’un intérêt crucial pour nous tous. C'est une pièce manquante du puzzle que nous avons cherché pendant si longtemps. Néanmoins, mes paroles, aussi directes qu'elles puissent paraître, ont un double sens et je suis absolument certain qu’elle le perçoit. Elle est bien trop astucieuse pour ne pas le remarquer.

« Tu sais capter l’attention comme personne Maé.»

Un sourire taquin et amusé éclaire mon visage, tandis que je la complimente. Bien sûr, certains pourraient interpréter cela comme de la flatterie, mais je me demande sincèrement si on peut encore qualifier cela ainsi quand les paroles prononcées reflètent la pure vérité. Laissons cela de côté pour l'instant. Elle se hisse avec une grâce certaine sur le bureau, fronçant son petit nez de manière adorable qui ne fait qu'accentuer son charme. Cette petite mimique a le don de faire un effet dingue. Il m'est impossible de détourner le regard d'elle, son charme et son aura m'envoutent complètement. Bien sûr, elle a piqué ma curiosité, c'est indéniable. Cependant, ce n'est pas la seule raison pour laquelle je suis si intrigué par cette femme. Je m’avance vers elle, réduisant progressivement la distance qui nous sépare jusqu'à ce qu'elle ne soit plus que négligeable. Je peux sentir son souffle, doux et régulier, caresser mon visage, comme une brise légère. Son parfum, enivrant et presque entêtant, me parvient, brouillant mes sens et intensifiant mon désir de m'approcher d'elle. Je la charme, usant de mes charmes comme je sais si bien le faire, elle semble réceptive à mes charmes, et elle semble particulièrement sensible à l'attention que je lui porte. Et puis, elle me décoche un sourire, un sourire si sincère et radieux que cela pourrait faire chavirer le cœur du plus stoïque des hommes. Je sais être particulièrement charmeur, la belle dame devant moi sait certainement l’être tout autant, si ce n'est plus. Ses doigts délicats effleurent doucement ma joue rugueuse, un geste qui me fait frissonner. Sa caresse est plus qu'électrisante, c'est un courant électrique qui me traverse, me laissant à la fois ébranlé et désireux de plus. Ses paroles, également, ont un impact profond, me remplissant d’un désir impérieux de capturer ses lèvres pulpeuses d’un baiser passionné sans attendre un instant de plus. Il semble presque incroyable que je me retienne, retenant mon souffle et mon envie par un miracle dont je n'ai pas connaissance.

« Il faut peut-être creuser davantage pour les découvrir. »

Est-ce une invitation pour en savoir plus sur moi ? Oui, totalement et je ne le nie même pas. Mes doigts se posent délicatement sur ses genoux, caressant doucement sa peau de porcelaine, aussi douce que de la soie sous mes doigts. Je peux sentir les subtiles variations de sa peau, la rendant encore plus réelle et présente. Je regarde profondément dans ses yeux clairs, y percevant des milliers d'étincelles. Ces étincelles sont pleines de malice, de séduction à peine contenue, comme si elles étaient prêtes à jaillir à tout instant. Elles lui donnent un air à la fois mystérieux et invitant, ajoutant une dimension supplémentaire à sa personnalité.

Mes doigts reposant sur le sommet de ses genoux demeurent excessivement sage alors qu’elle débute son récit. La passion brûlante avec laquelle elle parle de sa découverte est contagieuse et captivante, sa voix résonne dans la pièce, et je suis suspendu à ses mots, ne perdant pas une miette de son récit fascinant. En additionnant des preuves et des détails minutieux, elle prouve sans l'ombre d'un doute qu'il s'agit bel et bien d'un meurtre délibéré et non d'un accident fortuit. Plus encore, elle nous offre des informations précieuses, des miettes de vérité qui, une fois assemblées, commencent à dresser le profil de notre suspect. Grâce à son travail acharné et à son dévouement, elle vient de nous faire faire un bond incroyable dans cette affaire complexe et mystérieuse.

À ce moment précis, l'expression qui traverse mon visage est un mélange complexe d'admiration et d'un intérêt qui dépasse largement le cadre de la simple admiration professionnelle. C'est comme si quelque chose de plus profond, de plus personnel, se réveillait en moi. Ses iris, ces puits d'un mystère fascinant, me fixent avec une telle intensité qu'ils semblent atteindre mon âme, réchauffant instantanément chacune de mes cellules. Cette chaleur, c'est comme une étincelle qui s'embrase, illuminant les recoins les plus sombres de mon désir. Je lui lance un sourire chargé de sous-entendus, le coin de mes lèvres se courbant doucement alors qu'elle m'invite non seulement à lui exprimer avec des mots combien je la trouve exceptionnelle, mais surtout à le lui montrer avec des actes. Elle devient plus audacieuse dans ses avances, repoussant les limites de notre flirt d'une manière qui me plaît indéniablement. Il y a une tension palpable dans l'air alors que mes doigts, se déplaçant avec une lenteur calculée afin de prolonger le moment, commencent leur ascension le long de ses cuisses. L’une de mes mains remonte le long de son bras pour venir caresser sa joue et glisser lentement dans sa nuque. L’atmosphère nous enveloppant se fait subitement plus chaude et tendue d’un désir palpable.

« Vous êtes une femme éblouissante, Maé Brown. »

Je lui offre mon plus beau sourire, un sourire plein de promesses et d'anticipation, alors que mon visage se rapproche lentement, presque paresseusement, du sien. Je vais l'embrasser, mais je ne veux pas précipiter ce moment. Au contraire, je veux qu'elle savoure ces précieuses secondes qui précèdent notre échange, ces instants où l'anticipation est la plus forte. Mes doigts, alors, se resserrent un peu plus fermement autour de sa nuque, comme pour la rassurer et la préparer à ce qui s'en vient. L'espace entre nous n'existe plus, remplacé par une intimité palpable. Nos lèvres se scellent l'une contre l'autre dans un baiser passionné et chargé de désir. Je l'embrasse avec une soif puissante, comme si je n'avais jamais rien voulu de plus. Mes lèvres s'emparent des siennes avec assurance, tandis que ma langue vient chercher la sienne pour une danse langoureuse et sensuelle, une danse qui exprime plus expressément là où mes mots semblaient encore bien en dessous de la réalité.  Mon autre main vient trouver sa place au creux de ses reins, pressant davantage son corps contre le mien. Ce bureau a décidément tendance à me pousser à déraper, c’est fou, mais c’est plus fort que moi.